Tu t'es cru dans Twilight ? Moi c'est one man, one night !
La musique raisonnait dans la chambre, et me tapais sur le système. Je ne me rappelais plus que c'était aussi dur de se réveiller à six heures du matin, en début de semaine. J'avais travaillé au bar ce weekend, et Spencer, mon boss, devenait de plus en plus énervant. Certainement parce qu'il n'arrivait pas à mettre Jessalyn dans son lit, et que je n'étais pas non plus intéressé par son joli petit cul. Je préférais mille fois plus Selwyn Jaxson. Enfin, physiquement, bien évidemment, parce que son caractère était encore plus à chier que Spencer. Ils n'étaient pas comparable. D'un côté il y avait mon boss, et de l'autre, ce nulard de Selwyn, qui avait pour but, de me faire chier toute ma vie. Je soupirais, puis tapa sur mon réveil, qui arrêta de suite, son bruit infernal et incessant. Je m'étirais doucement, puis déposa mon pied sur le sol, et enfin, le second. Je fronçais les sourcils, et me rappela qu'aujourd'hui, c'était mon anniversaire. Peut-être que Selwyn décidera de moins m'emmerder comme cadeau pour mes vingt-et un ans ? Non, impossible, il ne changerait sûrement jamais. J'allais dans la cuisine, d'un pas lent. Europe et Erasme dormait encore, alors je pris en douce un bol de céréale, que je mangeais silencieusement, le regard encore vitré et vaporeux, perdu dans le vide, complètement déconnecté. Je partis ensuite en direction de la salle de bain, et m'offrit quinze minutes de détente totale sous le jet chaud de ma douche. Je savais que si Europe se levait tôt aujourd'hui, elle me sauterait dessus, afin de me souhaiter un joyeux anniversaire. Mais le fait de me dire que Selwyn pouvait bien me réserver des surprises, me rendait nerveuse. J'avais hâte d'aller à l'université, pour qu'il me dise enfin ce qu'il voulait, et que ces méchancetés soient finies. Mais... Dans un autre sens, j'avais réellement hâte de voir sa tête, et de pouvoir sentir encore une fois, mon cœur s'emballait quand je lui parlerais. Je sortis enfin de la douche, et alla m'habilla, d'une jupe montante, et d'un tee-shirt noir, simple. Je mis un collant, en effet, il faisait froid ici, et des balerines. Enfilant mon manteau, je partis de l'appartement à toute vitesse, étant déjà en retard. J'arrivais en cours essoufflée, accaparée par mes ami(e)s, venus me souhaiter mon anniversaire. Je les remerciais vivement, reconnaissante, et cherchais du regard Selwyn. Je me rendais compte que toutes mes pensées se tournaient vers lui, et qu'il fallait vraiment que j'arrête de me torturer avec ça. Il n'était pas fait pour moi, c'est tout. J'étais le genre de fille assez populaire, qui faisait de la danse, et lui, le gros nul de première, inintéressant. Enfin, inintéressant... Il me plaisait en tout cas. Il me plaisait énormément même. Mais il me soulait. Bref, cessons de penser à lui. Je regardais mon emploi du temps, et me dirigeais vers ma salle d'Anglais. Certes je faisais de la danse, mais j'avais quand même des cours à côté, à l'université, histoire de ne pas être à la ramasse. J'eus l'impression que mon cours dura une éternité. Tout le monde me souriait, j'avais eu le droit aux questions bidons, du genre « alors ça fait quoi d'avoir vingt-et-un ans ? » Je ne savais jamais quoi répondre, si ce n'est : Je suis majeure, et putain, j'ai attendu ça toute ma vie. Je pensais que je ressentirais quelque chose pour mes vingt et un ans, mais rien. Rien ne changeait en moi, du jours au lendemain. Une heure passa enfin, et je me pressais vers les casiers pour aller parler à une de mes amies, Elea. On se rejoignait toujours là, pour pouvoir parler. Et j'avais hâte qu'elle me saute dessus pour me souhaiter mon anniversaire. Pas loupé, car à peine arrivée, elle courut vers moi. « Joyeuuux annniversaire ma blonde préférée ! » cria t-elle dans tout le couloir. Je me mis à rire, et la serra fort contre moi. Heureusement qu'elle était là, elle ! C'était le genre de fille, à ne pas désespérée, et toujours être optimiste. Mon petit rayon de soleil de la journée. Elle me répétait aussi que j'allais finir ma vie avec Selwyn, elle le sentait. Si seulement elle avait raison, c'était tout ce que je demandais : l'avoir lui et personne d'autres. « Tu as vu Selwyn ? Il t'a dit quelque chose ? » me demandait-elle envieuse de savoir s'il m'avait embrassé - ou non – pour mon anniversaire. « Non, pas de Selwyn en vue, et tant mieux, car je crains le pire. » soufflais-je en souriant tout de même. Elea eut un petit rire amusé. Je ne compris pas ce qu'il se passait sur le coup, mais je me retournais, pour voir qui pouvait bien la faire rire comme cela. « Quand on parle du loup... » murmurais-je. « Je te laisse avec lui ! A tout à l'heure ! » me fit-elle. J'aurais bien voulu lui demander de rester avec moi, mais... Intérieurement, je rêvais de me retrouver seule avec lui. Je fronçais les sourcils, en prenant l'air autoritaire. Il se dirigeait bien évidemment vers moi. Dès que nous nous trouvions dans le même couloir, nous étions obligés, de n'importe quelle manière, de nous effleurer, de nous regarder, de nous parler. C'était devenu vital au fil des mois. Je fis mine de m'en foutre de lui, et j'ouvris mon casier, en soupirant. Je rangeais mes affaires, puis senti un souffle régulier, qui frappait l'arrière de ma nuque. Je frissonnais. C'était son odeur, à lui. Elle m'avait manquée depuis hier. Je n'osais pas me retourner, priant fortement pour qu'il me sert tout simplement dans ses bras, - ce dont je doutais - même si je savais qu'il allait me sortir une vanne, encore, et que je devrais lui répondre en criant à moitié. Je me retournais. Il était face à moi, très proche. C'était toujours comme ça nous deux, dès qu'on se parlait, nous étions toujours proche. J'appréciais la distance minime qui nous séparait, c'est pour cela que ça ne me gênait pas. Mon cœur fit encore des bonds. J'avais une envie folle de lui sauter dessus, et de lui dire d'arrêter tout ça, parce que je l'aime. Mais c'était totalement impossible car il se foutrait de moi. « Qu'est-ce que tu fiches ici ? » demandais-je simplement. Je ne pouvais pas m'échapper. Derrière moi il y avait les casiers, et devant, Selwyn Jaxson, l'homme qui me faisait plus que de l'effet, qui se tenait là, l'air de rien, me coinçant entre lui, et ces foutus casiers.

J'avais attendu toute une matinée pour le voir enfin, et voilà qu'il se tenait, impassible devant moi. Enfin, pas si impassible que ça, car il me souriait. Il devait encore faire son hypocrite, enfin, je ne sais pas, mais je ne saurais pas le reconnaître. J'avais entendu un petit « bon anniversaire », sortir de sa bouche, et ça m'avait étonné. Pourquoi était-il si maladroit avec les filles ? Il leur criait dessus, et leur proposait un verre ? C'était comme ça que ça fonctionnait avec lui ? Je ne pouvais reculer, je restais immobile, face à son visage. Il était irrésistible. Il me faisait craquer. Je me mordais ma lèvre inférieure, me répétant cette inlassable phrase « ne l'embrasse pas, ne l'embrasse pas, tu vas avoir la honte, il joue avec tes sentiments, ne l'embrasse pas ! » J'avais l'impression que lui-même entendait mon coeur, qui cognait contre ma paroie thoracique, avec une telle force, que ça me faisait mal. Mon souffle était coupé, mes mains restaient agrippées sur mes livres, que je tenais fermement. Je fronçais les sourcils. Mais enfin, que me valait cette invitation ? Puis d'un seul coup je me mis à rire, nerveusement. « Attends Selwyn, on doit pas être sur la même longueur d'onde. » lui dis-je d'un seul coup, mal à l'aise. « Hier encore on se prenait la tête, et là tu me proposes un verre ? J'ai du mal à croire que ça parte d'une bonne intention.. » soufflais-je en me rapprochant de son visage, inconsciemment attirée par celui-ci. Je me reprenais assez vite, pour paraître plus menaçante qu'autre chose. J'étais sérieuse, je ne le comprenais vraiment pas. J'aurais tellement adoré être seule avec lui, devant un verre, riant à ses blagues pourries. Mais... Il ne m'aimait pas, et c'était m'inviter, pour encore plus me casser sûrement ? C'était bien connu non ? Selwyn et Lexie ? Ils ne peuvent pas se blairer ! C'était comme ça que notre relation était vue par tout le monde, enfin, tout le monde... Sauf Elea qui persistait à me dire que je sortirais avec lui, sous peu. Ce qui m'exaspérait car dès qu'il en avait l'occasion – de m'embrasser – il ne bougeait pas d'un poil, et restait impassible. Devrais-je faire moi-même le premier pas ? Et si tout cela était prévu ? Si en faite il avait juste fait le pari avec un de ses amis bizarre, de me séduire, pour encore plus me casser ? Mon cœur se resserrait, perdu par toutes ces questions qui me trottaient dans la tête. Je me passais une main dans mes cheveux ondulés, l'air gênée, par son regard bleu, insistant. C'était bien une des rares fois, où je me sentais faible, devant un homme. Généralement, quand je sortais avec quelqu'un, on me voyait comme une petite princesse. Alors déjà que j'étais intéressée par un gros poisseux, je devais en plus être complètement sous le charme irrésistible de celui-ci ? C'était comme ça que ça fonctionnait l'amour ? Alors si c'est ça, je n'aime pas aimer. Oui ça peut paraître étrange, mais j'ai horreur d'être dépendante d'une personne, de me sentir faible, comme je me sentais face à lui. Même si j'adorais être en sa présence, je ne pouvais pas supporter ce sentiment de faiblesse. Je me sentais comme envoutée par son odeur, et son regard, qui me scrutait à chaque fois que j'étais dans les parages. Je me redressais, préférant ne pas rester coller contre les casiers toute ma vie, quitte à ce que mes bras touchent son corps, et que ça me fasse encore, plus mal. J'étais tellement proche, que je pouvais sentir son souffle régulier, atterrir sur mes cheveux blonds. Je déposais une main sur son torse, le poussant un peu, ne supportant plus le si peu de distance qui nous séparait. Mon cœur se brisait en mille morceau, dès que je le déplaçais rien qu'un peu. « Je vois juste pas où tu veux en venir en me proposant de boire un verre. Tu dois encore te foutre de ma gueule. Merci Selwyn, j'ai donné. » soufflais-je telle une faiblarde. Je me haïssais ! Et ce que je détestais par dessus tout, c'était de lui mentir. Je lui mentais sur ce que je ressentais. Ma main retombait contre ma cuisse, et j'en profitais pour frôler celle du jeune Jaxson. Ce que je ne me souvenais plus, c'était qu'on avait une heure de mathématiques ensemble. Je priais secrètement pour qu'il se mette à côté de moi. Joyeux anniversaire Lexie...